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Surmonter ses craintes

Texte : Pascal von Gunten / Photo : Rédaction

Une grande partie de la population souffre d’anxiété. Celle-ci est même maladive pour environ 10 % des personnes. C’est d’autant plus préoccupant que nous accordons beaucoup trop peu d’attention à cette question, alors que c’est précisément pour cela qu’un très grand nombre de personnes mènent une vie qu’elles n’ont ni désirée, ni méritée. Mais qu’est-ce qui se cache derrière la peur et comment s’en défaire ?

Qu’est-ce que la peur ?

La peur est un sentiment de base, tout comme le chagrin, la colère ou le dégoût. La peur est aussi étroitement liée à la timidité, à l’effroi et à la frayeur, et elle est toujours associée à des idées, des fantasmes et des attentes. Elle peut être justifiée ou infondée et est perçue différemment par chaque personne.
Mais la peur n’est pas seulement négative. D’un point de vue biologique, elle est même vitale, car elle protège des menaces et des dangers. Ainsi, la peur du tigre à dents de sabre ou de l’ours a permis à nos ancêtres de survivre. Mais la peur alimente aussi l’imagination. Elle stimule la motivation et la performance tout en aidant à anticiper les défis et les problèmes.
 

« Mais la peur n’est pas seulement négative. D’un point de vue biologique, elle est même vitale, car elle protège des menaces et des dangers. »

Comment naît la peur ?

Ce qui se passe biologiquement chez l’être humain quand nous ressentons de la peur est assez complexe et sortirait du cadre de cet article. L’important, c’est que l’on s’accorde aujourd’hui à reconnaître que des facteurs génétiques contribuent grandement aux troubles anxieux. Par ailleurs, certains neurotransmetteurs jouent un rôle central dans le cerveau, à l’instar de la sérotonine (augmentation du sentiment de peur), de la noradrénaline (en relation avec les troubles anxieux) et la dopamine (secrétée par le stress). C’est ainsi qu’un stress continu (plus précisément un distress) peut entraîner des états d’angoisse. Le manque de sommeil et d’activité physique, l’alcoolisme, le tabagisme et la consommation de drogues favorisent également la survenue de troubles anxieux. ■

Quelles sont les formes de peur ?

La peur peut se traduire de multiples manières, allant des crises de panique (soudaines) à l’inquiétude permanente, et est perçue différemment par chaque personne. Les situations génératrices de peur varient également d’une personne à l’autre. Pour certaines personnes, être à la veille d’un examen ou d’une intervention en public est une horreur absolue, alors que d’autres se réjouissent du sentiment de nervosité qui en découle et apprécient les picotements dans leur ventre. De même, franchir un pas vers l’indépendance professionnelle sera vu comme déraisonnable par l’un, alors qu’un autre y verra un nouveau défi palpitant.
Les symptômes de la peur se composent d’une partie physique, d’une partie psychologique et d’une partie comportementale. Selon la partie à laquelle vous réagissez le plus, la perception de la peur peut déclencher de la transpiration ou une accélération du rythme cardiaque (manifestation physique), tandis qu’une autre personne prendra la fuite (manifestation comportementale) et une autre souffrira de nausées et de maux de tête (manifestation psychique).
Il existe différents types de troubles anxieux. Chaque manifestation de peur peut être affectée à l’une des catégories suivantes :
• Panique
• Phobies
• Troubles anxieux sociaux
• Claustrophobie
• Peur de l’avion
• Craintes exagérées
• Troubles obsessionnels
• Troubles post-traumatiques
• Peur des examens

Troubles anxieux ou anxiété maladive ?

La frontière entre l’anxiété normale et l’anxiété maladive est très floue. Les peurs injustifiées ou inappropriées sont le signe d’une maladie, surtout lorsqu’elles engendrent de la souffrance. Ce qui est intéressant, c’est que les personnes concernées sont généralement conscientes que leurs craintes sont injustifiées ou exagérées. Une personne de plus en plus confrontée à la peur face à des attentes ou à des craintes ressent une angoisse de plus en plus rapide et intense avec le temps. En cas de trouble anxieux, les personnes ne sont pas en mesure de surmonter leur anxiété ni même de l’atténuer par elles-mêmes. Elles sont livrées à elles-mêmes, sans défense. Les personnes souffrant d’anxiété maladive ont toujours existé. De même, certaines personnes ne ressentent, par nature, aucune anxiété (absence de peur mais maladive). Généralement, ce sont ces dernières qui éprouvent des sentiments de manière très limitée. Sigmund Freud (1856 – 1939) fut l’un des premiers à se pencher de manière approfondie sur la question de l’anxiété. Un autre nom important associé à ce sujet est celui de Joseph Wolpe (1915 – 1997). Il a développé la désensibilisation, qui consiste à exposer les personnes concernées à une angoisse de plus en plus intense.
Selon certaines études, jusqu’à 10 % de la population souffre d’anxiété maladive, les femmes étant deux fois plus concernées que les hommes. Le trouble anxieux est, tout comme le stress, un grave problème de santé pour notre société, à la différence près que l’anxiété, contrairement au stress, n’attire que trop peu l’attention du public. C’est d’autant plus inquiétant, car la peur :
- peut devenir chronique : une conséquence profonde et répandue est la dépression ;
- est la principale raison pour laquelle nous craignons le changement (la peur face à la nouveauté), que nous endurons donc trop longtemps des conditions négatives dans notre vie et que nous nous justifions en nous disant que les choses pourraient être bien pires.

Comment surmonter ses peurs ?

Le traitement dépend des symptômes. Une personne a l’impression d’être atteinte d’un trouble anxieux marqué doit se soumettre à un examen physique et à un examen psychologique afin d’établir un diagnostic.
Les angoisses « normales » ou les troubles anxieux légers se traitent généralement assez bien en les exprimant ou au moyen d’exercices de thérapie comportementale psychologique. Les médecines alternatives comme la kinésiologie proposent également certaines méthodes efficaces.

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