Perturbé par le bruit
Construction de portes / sinistre
L’occupant d’un appartement situé au-dessus d’un garage se plaignait de nuisances sonores engendrées par la porte et qui dégradaient fortement sa qualité de vie. L’expert avait pour mission de déterminer si les émissions sonores étaient réellement trop élevées et si la responsabilité du constructeur métallique était engagée.
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Construction de portes / sinistre
Perturbé par le bruit
L’occupant d’un appartement situé au-dessus d’un garage se plaignait de nuisances sonores engendrées par la porte et qui dégradaient fortement sa qualité de vie. L’expert avait pour mission de déterminer si les émissions sonores étaient réellement trop élevées et si la responsabilité du constructeur métallique était engagée.
L’expertise devait répondre aux questions suivantes :
1. Le mécanisme de la porte génère des bruits clairement perceptibles à l’ouverture et à la fermeture. L’intensité des émissions sonores se situe-t-elle dans les limites normales d’une porte à vantail basculant motorisée ?
2. Le choix des moyens d’assemblage pour le montage de la porte est-il conforme aux règles généralement reconnues de la technique ?
3. Les bruits générés par le mécanisme de la porte sont-ils perçus dans l’habitation située au-dessus du garage ? Si oui, dans quelle mesure ? Si leur niveau est inacceptable, est-ce dû à une erreur de montage ou à un mauvais choix des éléments de fixation ? Les émissions sonores dans l’habitation auraient-elles pu être évitées ?
Tenez compte du contrat
La porte de garage est intégrée à un complexe résidentiel de vingt unités d’habitation. Elle sépare le parking souterrain de l’espace public, à savoir une rue et un trottoir dans une zone limitée à 30 km/h. Le nombre de cycles d’ouverture et de fermeture de la porte est élevé. Entre 5 h 00 du matin et 1 h 00 du matin, la porte est utilisée quotidiennement jusqu’à une centaine de fois pour les entrées et les sorties. Le contrat d’entreprise relatif à la livraison et au montage de la porte est basé sur les conditions techniques générales contractuelles.
Pour s’imprégner de la situation et trouver des solutions au problème, une visite a été effectuée sur place. Les personnes concernées, le propriétaire de l’immeuble, l’architecte, l’occupant du logement, le maître constructeur métallique et l’expert étaient présents sur place. Après avoir ouvert et fermé la porte à plusieurs reprises, toutes les personnes présentes étaient unanimes sur le fait que l’utilisation de la porte n’est pas supportable à long terme pour l’habitant. S’est alors posée la question de la cause. Il fallait aussi déterminer qui, parmi les parties concernées, devait éliminer la cause.
L’architecte chargé de la direction des travaux ainsi que le maître d’ouvrage ont estimé que le maître constructeur métallique en charge de l’exécution des travaux n’avait pas utilisé les bons moyens de fixation, observant, à juste titre, qu’il aurait dû utiliser des chevilles insonorisantes. En outre, il a été constaté que le mécanisme de la porte était globalement trop bruyant.
Tenez compte des instructions de montage
Après avoir analysé les points de fixation de la porte à la construction, il est apparu que le montage avait été effectué avec des moyens de fixation usuels et autorisés et qu’ils étaient conformes aux instructions de montage du fabricant.
De manière générale, les mouvements d’ouverture et de fermeture génèrent des émissions sonores d’intensité inégale en fonction du mécanisme de la porte à vantail basculant motorisée. Les valeurs limites pour les émissions sonores ne sont pas définies. L’expérience révèle que lorsqu’elles sont montées dans les règles de l’art et sans erreur, de telles portes génèrent un niveau sonore compris entre 50 décibels (dB) et 75 dB. Les mesures effectuées sur site ont révélé un niveau sonore de 45 dB sans pics particuliers, ce qui est courant dans les zones résidentielles. Lorsque la porte est actionnée pour être ouverte, le niveau sonore atteint 72 dB. À la fermeture, elles s’élèvent à maximum 69 dB.
Bref, les émissions sonores de la porte évoluent dans les limites des valeurs généralement admises qui s’appuient sur des valeurs empiriques.
Déterminez les valeurs
Il a ensuite fallu analyser l’intensité des bruits de la porte perçus dans le logement situé au-dessus du garage. Il a d’abord été frappant de constater qu’en dépit d’une circulation importante de véhicules devant l’immeuble, il règne une atmosphère très calme dans le logement. La façade présente d’excellentes valeurs d’isolation et les fenêtres sont en triple vitrage. À l’intérieur, le bruit de la rue est imperceptible. La mesure effectuée n’a pas non plus permis de détecter des ondes sonores dues au bruit de la circulation.
En actionnant la porte, des ondes sonores ont été détectées. Ce n’est pas tellement le volume des émissions sonores qui était désagréable, mais plutôt leur fréquence. Les valeurs constatées sont les suivantes : les bruits d’ouverture et de fermeture de la porte ont été perçus à des intensités variables dans le logement pendant tout le processus. En l’absence de bruit extérieur, un niveau sonore de 32,7 dB a été mesuré dans l’appartement. Le seul bruit perçu émanait du mécanisme d’une horloge murale. Lors d’une conversation normale entre deux personnes, le niveau sonore oscillait entre 50 dB et 55 dB.
À l’actionnement de la porte du parking souterrain, les bruits de fonctionnement sont perçus par transmission acoustique à travers le corps du bâtiment: 36,9 dB à l’ouverture et à 38,4 dB à la fermeture. Il s’agit de valeurs moyennes basées sur les mesures effectuées au cours de dix cycles d’ouverture et de fermeture.
La directive technique allemande concernant la protection contre le bruit (TA Lärm) fixe les valeurs admissibles pour les émissions sonores à l’intérieur des bâtiments à 35 dB en journée et à 25 dB la nuit, quelle que soit la situation du bâtiment. C’est surtout à cause de la fréquence à laquelle le bruit de fonctionnement était entendu que celui-ci était perçu comme désagréable par l’organe de l’audition. Et en effet, la qualité de vie en pâtissait considérablement pendant ces moments. Les valeurs d’émissions sonores relevées, transmises à l’appartement par le corps du bâtiment, n’étaient pas dues à un montage défectueux en lien avec les travaux de construction métallique de la porte
« Le reproche formulé à l’encontre de l’entrepreneur métallique selon lequel il aurait dû utiliser des chevilles insonorisantes au lieu des moyens de liaison habituels n’est pas justifié dans ce cas. »
Tenez compte de la planification
Les émissions sonores dans l’appartement auraient pu être évitées. Toutefois, des dispositions auraient dû être prises dès la phase de planification. Le reproche formulé à l’encontre de l’entrepreneur métallique selon lequel il aurait dû utiliser des chevilles insonorisantes au lieu des moyens de liaison habituels n’est pas justifié dans ce cas. Par ailleurs, il est légitime de se demander si recourir à des chevilles insonorisantes aurait réduit de manière significative les émissions sonores. Dans l’idéal, la fixation de la porte aurait dû se faire avec un découplage acoustique. Ces étapes doivent toutefois être définies dès la phase de planification par le maître d’ouvrage ou le planificateur mandaté, puis transmises à l’entreprise chargée de l’exécution. De manière générale, les exigences particulières, telles que les mesures d’insonorisation, doivent être définies et prises en compte au cours de la phase de planification.
Conclusion
Le résultat final de l’enquête est le suivant : au moment de la visite, la qualité de vie était en effet considérablement amoindrie dans l’appartement en raison des mouvements d’ouverture et de fermeture de la porte. Cette irrégularité trouve son origine dans la phase de planification. Un découplage de la porte et de l’espace résidentiel adjacent aurait dû être prévu dès la planification. Il incombe au maître d’ouvrage ou au planificateur qu’il a mandaté, et non au constructeur métallique, de remédier à cette nuisance. ■