métal+toi à l’école
« Mon conseil : approcher les écoles de manière ouverte et directe »
Grâce au projet « métal+toi à l’école » le travail avec le métal entre dans les écoles et les sensibilise à nos métiers. Nous avons demandé à trois ambassadeurs comment le travail était accueilli dans les écoles et comment ils avaient pu établir le contact.
Le travail avec le métal est souvent négligé dans les cours de travaux manuels, soit parce que les enseignants ne disposent pas des connaissances suffisantes, soit parce que les salles de travaux manuels ne sont pas équipées en conséquence. C’est pour combler cette lacune que le projet « métal+toi à l’école » a été mis en place. Des ambassadeurs et ambassadrices se rendent à travers toute la Suisse dans des classes d’école et fabriquent des pièces en métal avec les élèves. Cyrill Küng de Bâle-Ville et Marco Lustenberger de Lucerne sont deux de ces ambassadeurs. « Etre constructeur métallique est pour moi le plus beau métier ! C'est pourquoi il me tient tant à cœur de parvenir aussi à passionner les jeunes pour ce métier », explique Marco Lustenberger avec enthousiasme. Lorsqu’il n’est pas en route en tant qu’ambassadeur, il travaille comme chef d’atelier chez Metallbau Bühlmann AG à Wauwil. Cyrill Küng, directeur de PIVOT Küng GmbH, ne peut qu’approuver et ajoute : « Les métiers artisanaux ont actuellement la vie dure, nous le savons tous. Il est donc d’autant plus important d’être présent dans les écoles et de faire connaître nos métiers ainsi que les possibilités de formation continue. » Il faut en particulier montrer aux parents, qui font partie des personnes de référence les plus importantes dans le choix d’un métier, que leurs enfants peuvent continuer à se former après l’apprentissage.
Une collaboration sur plusieurs mois
La collaboration avec une classe dure en général plusieurs mois, mais les ambassadeurs ne sont pas toujours présents. « Nous sommes là au début du projet pour présenter les pièces, répondre aux questions et donner des informations sur nos métiers », explique Cyrill Küng. Les classes continuent ensuite à travailler de manière autonome et dès que les pièces sont terminées, l’ambassadeur passe à nouveau. « Il est important de bien expliquer les choses. En fonction des classes, je suis également revenu pendant le projet, par exemple pour aider à souder. » Jusqu’à présent, Cyrill Küng a eu l'occasion de soutenir trois classes à l’école secondaire Gründen de Muttenz, alors qu’un quatrième projet vient d’être lancé.
Utiliser les diverses possibilités de contact
Bien que les deux ambassadeurs considèrent leurs projets précédents comme positifs, il est évident que tous les jeunes ne souhaitent pas automatiquement devenir constructeur/trice métallique ou dessinateur/trice-constructeur/trice sur métal par la suite. « Mais ce n’est pas grave », déclare Marco Lustenberger, « il s’agit de créer une prise de conscience pour les métiers. Ce qui est bien, c’est qu’à la fin, tous les jeunes emportent leur pièce à la maison, ce qui peut alors éveiller l’intérêt du frère ou d’une amie et permet ainsi au cycle de continuer. » Il intervient à l’école de Wauwil et planifie actuellement deux autres projets. Un contact s’est établi à la suite d’un article paru dans le journal local sur l’enseignement spécial des travaux manuels à Wauwil. « Nous sommes très heureux lorsque les écoles viennent elles-mêmes vers nous », déclare Marco Lustenberger.
Ce n’est pourtant pas toujours une évidence, car l’un des plus grands obstacles du projet des ambassadeurs est la prise de contact avec les écoles. Plusieurs responsables d’ambassadeurs en témoignent. Dans la région Nord-Ouest, on a décidé de promouvoir le projet le plus largement possible : « Nous en parlons lors de nos assemblées générales et appelons toutes les personnes présentes à en parler à l’extérieur », explique Christoph Riedel, responsable des ambassadeurs de la région. Il y a toujours des membres qui entretiennent des contacts avec différentes écoles, que ce soit par l’intermédiaire de connaissances ou de leurs propres enfants. « Nous avons bien sûr aussi écrit aux écoles de manière ciblée. Chez nous, cela a bien fonctionné ». Marco Lustenberger approuve en hochant la tête : « Nous avons également fait de bonnes expériences en abordant les écoles par e-mail et par téléphone. » Selon lui, il est indispensable d’aborder les écoles de manière ouverte et motivée. « Il est important d’expliquer aux enseignants qu’il n’y a pas de travail supplémentaire. » Le projet comprend en effet trois à six doubles leçons préparées et une boîte de construction métallique contenant des prototypes de pièces ainsi que les documents de planification. Des outils peuvent également être prêtés en cas de besoin et de possibilité.
Les réactions positives des enseignants et des enfants confortent les deux ambassadeurs dans l’idée que cette initiative de la campagne pour la relève métal+toi est importante. « C’est un réel plaisir de voir à la fin les enseignants et les enfants me remercier », rapporte Cyrill Küng. « Je n’ai également reçu que de bons retours et je me réjouis de pouvoir faire découvrir notre métier à de nombreuses autres classes », ajoute Marco Lustenberger. Le fait que tous deux puissent encadrer plusieurs classes dans les mêmes écoles apporte la confirmation de la réussite du projet.