juin 2024
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Le facteur le plus important pour réussir une transformation numérique est la prise en compte de l’entreprise dans sa globalité.
Le facteur le plus important pour réussir une transformation numérique est la prise en compte de l’entreprise dans sa globalité.

 

L’informatique dans la construction métallique

Les PME ont besoin d’une stratégie de transformation numérique

Cet article a pour but de sensibiliser, voire de réveiller, les propriétaires de PME. Il aborde les problèmes et les erreurs incontournables dans le cadre d’une stratégie de transformation numérique. Les auteurs expliquent les points faibles qu’ils constatent régulièrement dans leur travail dans l’environnement des PME. Ils présentent en outre des ébauches de solution.

Texte et graphique : Marcel Businger et Rolf Waltisperg, perginger / Photo : rédaction

Les choses doivent être claires : le facteur le plus important pour réussir une transformation numérique est la prise en compte de l’entreprise dans sa globalité. Qu’en est-il concrètement ?
La plupart des propriétaires de PME pensent qu’il suffit d’acheter une solution logicielle pour résoudre les problèmes. Cela correspond à passer une couche de peinture pour redonner un coup de jeune à une voiture. Qu’elle roule ou non est secondaire. Considérés séparément, les problèmes peuvent certes être résolus à court terme, mais il en résulte un environnement logiciel cloisonné (voir graphique) qui génère à son tour de nouvelles problématiques. Ce paysage informatique est alors coûteux, les interfaces ne fonctionnent souvent pas de manière efficace et les méthodes de travail sont compliquées (ruptures de médias, saisie multiple des mêmes informations, etc.). Au final, cette situation génère de la frustration auprès du personnel, car il est compliqué de travailler et la qualité des informations n’est pas optimale si l’on y regarde de plus près. Difficile dès lors d’attirer des collaborateurs innovants, notamment en période de pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Cette approche correspond aux débuts de la numérisation avec une croissance naturelle de l’environnement informatique.

Les questions suivantes se posent à cet égard :
- L’environnement informatique a-t-il déjà été consolidé dans son ensemble sur la base de sa croissance naturelle ?
- A-t-on déterminé qui, dans quel rôle, produit ou gère quelles informations et avec quel logiciel ?
- Le personnel dispose-t-il de descriptions de rôles dans lesquelles le mandat, la compétence et la responsabilité sont définis ?
- Les processus sont-ils décrits ou sont-ils uniquement dans l’esprit des collaborateurs ?
- Une vue d’ensemble de l’environnement informatique a-t-elle été élaborée afin de déterminer le potentiel d’optimisation général (p. ex. ruptures de médias, saisie redondante des informations, etc.) ?
- Existe-t-il une feuille de route pour le potentiel d’optimisation avec un aperçu des dépendances et des priorités ainsi que des indications temporelles pour leur mise en œuvre ?
- Travaille-t-on uniquement dans la PME ou aussi sur la PME et l’accent est-il mis sur les affaires courantes ?
- Les besoins/propositions d’amélioration du personnel sont-ils entendus ?

 

 

Le prestataire de services informatiques : un acteur majeur de la transformation numérique ?

Lorsqu’on demande aux propriétaires de PME qui s’occupe de l’informatique dans leur entreprise, on entend généralement : « Nous avons un prestataire de services informatiques ».
Un prestataire de services informatiques s’occupe directement du matériel et des logiciels. Ces composants ont incontestablement leur raison d’être et ces compétences sont nécessaires. Il s’agit là d’un point de vue isolé. Mais qui se charge de l’entreprise dans sa globalité ? Les compétences du prestataire informatique sont toutes autres. Ce n’est pas de son ressort mais il se sent exclusivement responsable de l’implémentation correcte du matériel et des logiciels. Il y a donc un fossé et les propriétaires de PME doivent revoir leur façon de penser. La capacité de percevoir une entreprise dans sa globalité en se focalisant sur les informations (processus) est essentielle pour pouvoir mettre en œuvre de manière optimale les besoins informatiques (complexité). Les grandes entreprises l’ont compris depuis longtemps. Elles font appel à un Business Analyst qui a pour mission de vérifier et d’enregistrer les besoins commerciaux. Il assure une mise en œuvre ciblée en collaboration avec les spécialistes informatiques. Les PME sont certes plus petites, mais leurs exigences ne diffèrent que marginalement. Les propriétaires de PME n’ont ni le bagage, ni le temps pour effectuer le travail d’un Business Analyst : ils n’ont pas les connaissances nécessaires à une croissance optimale.

Rôle du personnel dans la transformation numérique

Le personnel est la ressource la plus importante dans une entreprise. Il sait exactement ce qui fonctionne bien et ce qui ne fonctionne pas bien dans l’entreprise. Est-il consulté ou est-il simplement là pour travailler ?
Ce potentiel est trop peu exploité dans le cadre d’une transformation numérique. Un propriétaire de PME revient d’un salon où il a découvert un logiciel qui est directement introduit dans l’entreprise. Il n’y a pas de comparaison avec d’autres produits dans le cadre d’une évaluation concrète. Le nouveau logiciel est présenté au personnel et le propriétaire de la PME estime qu’il l’utilise volontiers. Cela peut être ou non le cas.
Une stratégie de transformation numérique nécessite d’impliquer le personnel dans le projet de transformation. La stratégie comprend aussi un concept d’information.
L’être humain aime les habitudes et les changements lui font peur. Lorsque le personnel est pris en compte et impliqué (les personnes concernées deviennent des parties prenantes), il aborde les changements de manière engagée, motivée et positive.

 

« Le personnel est la ressource la plus importante d’une entreprise. Il sait exactement ce qui y fonctionne bien et moins bien. »  

Intelligence artificielle (IA)

Le thème de l’intelligence artificielle commence à prendre de l’ampleur : un saut quantique dans la numérisation ? Mais une grande partie des PME est hélas encore très loin de ce saut quantique en termes d’importance et de priorité de l’informatique. Comme nous l’avons vu, elles n’en sont encore qu’à leurs débuts. Ainsi, entre 70 et 80 % des PME exploitent encore une infrastructure informatique sur site, organisent leur entreprise à l’aide de MS Excel et comme déjà expliqué, travaillent dans un environnement logiciel cloisonné.
Un prestataire de services informatiques fournit volontiers la technologie nécessaire aux propriétaires de PME. Si aucune analyse globale de l’entreprise n’est effectuée au préalable pour analyser et consolider l’infrastructure informatique qui s’est développée naturellement, il sera difficile de travailler de manière profitable avec une IA puisqu’une mauvaise qualité d’information entraînera de mauvais résultats avec une IA : shit in, shit out.

Résumé

Si on ne prend pas le train en marche, le train continue sa route sans nous.
Nombreux sont ceux qui n’ont malheureusement pas encore perçu les signes de cette nouvelle ère. Et les propriétaires de PME sont mis à contribution ! On préfère « bricoler » soi-même et faire quelque chose de ponctuel plutôt qu’exiger des compétences et de l’expérience pour bien faire les choses de A à Z.
L’informatique coûte cher, c’est incontestable. Si l’informatique est utilisée efficacement, le prix n’est finalement pas aberrant. L’informatique doit pour cela être considérée de manière professionnelle sous toutes ses facettes et il faut se lancer dans une transformation globale de l’entreprise.
« Parce que seule une prise en compte de l’entreprise dans sa globalité garantit un succès durable et à court terme. » De quoi générer une croissance optimale !
www.perginger.ch      ■