Le toit plat en métal, un produit de niche intéressant
Métal et nature
Les toits plats praticables nécessitent des balustrades. Lors d’un entretien accordé à metall, Daniel Gerber, maître d’ouvrage, explique comment il a cherché sa propre solution et développé un système modulaire. Ce qu’il compte faire avec ce nouveau système pourrait intéresser les constructeurs métalliques innovants.
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Métal et nature
Le toit plat en métal, un produit de niche intéressant
Les toits plats praticables nécessitent des balustrades. Lors d’un entretien accordé à metall, Daniel Gerber, maître d’ouvrage, explique comment il a cherché sa propre solution et développé un système modulaire. Ce qu’il compte faire avec ce nouveau système pourrait intéresser les constructeurs métalliques innovants.
Interview
Vous avez une belle oasis, M. Gerber. Depuis la rue, personne n’imaginerait cette belle surface de toit verte. Comment en êtes-vous arrivé là ?
Il y avait des fuites sur le toit plat de ce bâtiment des années 70, un ancien atelier de peinture. Il fallait le réparer. J’ai dû prévoir une rénovation totale lorsque j’ai constaté que la couche de bois était pourrie à certains endroits et que la structure en acier était rouillée. Seule cette dernière et quelques murs sont restés en place. J’ai demandé à une entreprise de construction métallique de réaliser le jardin d’hiver dans la cour intérieure. Pendant les travaux, j’ai dû décider comment utiliser la grande surface de toit.
Comment avez-vous eu l’idée de créer une oasis de verdure ?
Jusqu’à présent, le toit plat recouvert de galets et la surface bitumineuse du bâtiment adjacent ressemblaient à un désert de pierres et d’asphalte. Le fournisseur des joints en caoutchouc entretient lui-même un immense jardin de toit. C’est lui qui m’a inspiré et convaincu de la valeur ajoutée d’une végétalisation.
Pour quelle valeur ajoutée ?
J’y reviendrai. Il a d’abord fallu beaucoup planifier et construire. Il s’agissait de calculer la statique du bâtiment pour la charge supplémentaire et de renforcer la structure. Un jardinier maîtrisant les jardins de toit s’est occupé de la conception et de la plantation. Mais je ne savais pas encore comment fixer les garde-corps.
Quel était le problème ?
Je ne pouvais ni ne voulais installer d’ancrages perforant la toiture et je devais garantir la stabilité statique.
N’existe-t-il pas déjà de tels systèmes ?
Oui, des systèmes individuels existent, mais j’ai imaginé une solution qui me permettait d’utiliser des bacs plantables pour ancrer les garde-corps. Je voulais aussi construire en hauteur, par exemple des pergolas sur lesquelles poussent des vignes dans les pots et où des kiwis grimpent sur des espaliers au-dessus d’arcs en treillis.
Le résultat est impressionnant et semble parfaitement réussi. Vous vouliez construire un jardin d’Eden en acier inoxydable ?
L’acier inoxydable disparaît de plus en plus sous les feuilles. Le lieu est devenu une oasis au cœur de la ville qui isole parfaitement le toit et rend le climat ambiant plus agréable en été. Sans oublier les légumes et la récolte de baies pour nous résidents.
Y a-t-il d’autres avantages ?
Vous avez dû entendre le bourdonnement des insectes. Et voyez-vous les gerridés sur l’étang ? Et si nous ne les dérangions pas, les oiseaux se baigneraient dans le bassin. En un mot, la biodiversité. Il y a aussi un avantage pour le climat urbain. Le substrat végétal et le tapis d’accumulation d’eau retiennent beaucoup d’eau, ce qui est important en cas de fortes pluies, car dans l’idéal, l’eau ne se déverse dans les égouts qu’une fois l’orage passé et l’eau de surface des sols scellés évacuée.
Très bien, mais metall est le magazine des constructeurs métalliques et des architectes. Il intéresse moins les maraîchers. Comment toutes les structures techniques se comportent-elles ?
Oui, bien sûr. Pour les constructeurs métalliques, les conteneurs et les structures revêtent plus d’importance que leur contenu, mais ils sont tenus de réaliser l’ouvrage de telle sorte que les plantes s’y développent et que les personnes qui s’occupent des plantes aient la tâche facile.
Est-ce vrai pour tout ce qu’on voit ici ?
Ces prototypes ont fait leurs preuves pendant une décennie. Mais il fallait aller de l’avant au niveau de la planification et de la construction. J’aurais préféré y passer plus de temps. Comme je suis mécanicien et ingénieur en génie mécanique, j’ai développé des systèmes. Il faut garder un œil sur tous les aspects dans la mesure du possible.
Alors, avez-vous tenu compte de tout ?
Non. Comme la replantation est compliquée dans mon système, je l’ai perfectionné et optimisé. Il y a moins de pièces et elles sont plus simples. Le montage est encore plus facile. Et la replantation est facilitée lorsque la vieille terre infiltrée de racines doit être retirée.
Allez-vous remplacer les prototypes par des systèmes améliorés ?
Non, je m’en sors très bien avec cette structure. Il n’a pas été nécessaire de replanter pendant toutes ces années.
Quels sont vos projets ?
Je suis retraité et freelance dans un cabinet d’avocats spécialisé dans les brevets et j’étudie divers développements de systèmes. Je n’ai jamais eu l’intention de proposer moi-même de tels systèmes. Si une entreprise disposée à reprendre le savoir-faire, les modèles virtuels et réalisés, les prototypes et le brevet et qui souhaite lancer le système sur le marché se manifeste, je lui cède le tout à prix coûtant, voire à un prix inférieur. Il me semble qu’il faut poursuivre ce qui a bien commencé et fait ses preuves. J’ai construit mon propre jardin de toit et je veux me consacrer à d’autres projets.
Pensez-vous que le système est prometteur ?
Un bâtiment sur deux nouvellement construit est doté d’un toit plat. Je passe souvent à vélo dans un quartier qui se densifie actuellement. Des bâtiments de quatre étages sortent progressivement de terre afin d’exploiter au maximum la parcelle à l’endroit où de petites maisons individuelles étaient implantées autrefois sur de grands terrains. Il est illusoire de penser que la nature volée au sol lors de la construction pourra lui être entièrement restituée sur le toit, mais il est évident qu’une compensation au moins partielle est possible. Les plantes poussent sur le toit, mais les idées neuves y fleurissent aussi. Dans les villes où ils ne relèvent pas encore du quotidien, le durcissement des réglementations conduit à la construction de plus en plus des toits verts.
Qu’en est-il de la réglementation ?
Elle n’existe pas encore. Faire quelque chose de significatif de sa propre initiative est encore plus satisfaisant.
Contact :
Daniel Gerber, Berne
dgerber17@gmx.ch ■