Le quatuor à cordes classique
Art et design
Ce quatuor à cordes, illustré également en couverture, a été réalisé à Berne d’après le modèle d’une aquarelle de l’artiste-peintre Eduardo Müller, chez qui Anton Herzig a suivi des cours de peinture pendant six ans sur son temps libre. Tous les personnages et les instruments ont été forgés en acier à échelle 2/3, moulés et cuits dans de la graisse de marmotte.
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Art et design
Le quatuor à cordes classique
Ce quatuor à cordes, illustré également en couverture, a été réalisé à Berne d’après le modèle d’une aquarelle de l’artiste-peintre Eduardo Müller, chez qui Anton Herzig a suivi des cours de peinture pendant six ans sur son temps libre. Tous les personnages et les instruments ont été forgés en acier à échelle 2/3, moulés et cuits dans de la graisse de marmotte.
« Beaucoup de choses, vraies comme fausses, ont déjà été écrites sur les objets d’art. Il arrive souvent que les artistes profitent de l’occasion pour se mettre eux-mêmes sous les feux des projecteurs », déclare un amateur de cet objet d’art avant d’ajouter : « C’est souvent inconscient, alors que l’artiste de l’œuvre concernée reste plutôt en arrière-plan et laisse son travail parler de lui-même. À notre époque où tout va très vite, où l’on tente souvent d’obtenir la reconnaissance par la richesse ou par des symboles de statut, le forgeron de ce quatuor à cordes, Anton Herzig, montre quant à lui une attitude exemplaire. Il attache une grande importance à l’humilité et l’incarne au quotidien. »
Également au service de Jean Tinguely
Anton Herzig, serrurier en construction de formation et employé de l’ancienne fabrique de machines Habegger à Thoune, a mené une carrière professionnelle et artistique impressionnante. Dès son apprentissage vers 1964, il a eu l’opportunité, par l’intermédiaire de son maître d’apprentissage Jakob Bieri, d’aider pendant six semaines l’artiste de renommée mondiale Jean Tinguely à construire l’« Heureka » pour l’Expo 64 à Lausanne – une expérience qui l’a durablement marqué. Au terme de son apprentissage, Anton Herzig a poursuivi sa formation, notamment à Neuchâtel et à Londres, et a acquis une expérience internationale en Égypte, en Éthiopie et au Soudan, où il a travaillé pendant quatre ans. À son retour en Suisse, il a notamment obtenu le diplôme fédéral de maître constructeur métallique à l’École Technique Suisse pour la Construction Métallique (SMT) à Bâle.
Un quatuor à cordes en acier
Toute au long de sa vie, Anton Herzig a gardé en tête que « la critique est facile, mais il est beaucoup plus difficile de faire mieux ». En 2015, il s’est lancé un défi particulier : en tant que maître constructeur métallique et entrepreneur, il s’est donné pour mission de créer un quatuor à cordes en acier, une reproduction en trois dimensions d’une aquarelle réalisée par l’artiste peintre Eduardo Müller en 1997. Ce défi a exigé non seulement des centaines d’heures de travail et une concentration maximale, mais aussi un grand souci du détail et une précision d’exécution exceptionnelle.
Le projet a nécessité un haut niveau de connaissances spécialisées et de savoir-faire artisanal. Les instruments (violon, alto et violoncelle) ont été fabriqués sous la stricte supervision du directeur de l’époque de l’école de lutherie de Brienz selon les plans originaux de luthiers de renommée mondiale tels qu’Antonio Stradivari (1644), Giovanni Paolo Maggini (1580) et Alessandro Gagliano (1665). Toutes les pièces du quatuor à cordes sont forgées en acier, moulées et traitées avec de la graisse de marmotte. La même technique a été utilisée pour la fabrication des chaises viennoises.
À voir lors d’expositions internationales
Après avoir été présenté lors d’expositions internationales, notamment à Paris, Londres, Milan, New Delhi ou Singapour, le quatuor à cordes est de retour dans son « port d’attache », à Berne. Cette œuvre monumentale ne vise pas seulement à mettre en valeur le savoir-faire du constructeur métallique, mais aussi à montrer que le métier de constructeur métallique va bien au-delà de la fabrication de portes, de fenêtres ou d’escaliers. C’est une discipline polyvalente et créative qui laisse également place à l’expression artistique. Ce métier exige non seulement un travail précis et une réflexion spatiale, mais aussi une passion pour la conception et la forme. ■