La manutention du verre
Construction en verre
La tendance aux grands formats et aux triples vitrages entraîne des poids de verre toujours plus élevés. Cet article traite des points à prendre en compte lors du transport et de l’entreposage de lourds vitrages fonctionnels.
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Construction en verre
La manutention du verre
La tendance aux grands formats et aux triples vitrages entraîne des poids de verre toujours plus élevés. Cet article traite des points à prendre en compte lors du transport et de l’entreposage de lourds vitrages fonctionnels.
Le risque principal à éviter n’est pas le bris direct pendant la manipulation, le transport et le stockage du verre, notamment du verre isolant. Dans la pratique, le risque découle avant tout de manipulations incorrectes susceptibles d’entraîner des rayures, des sollicitations trop importantes, des dommages au joint périphérique, des contraintes thermiques ainsi que des tensions dans le verre. De tels dommages ne sont parfois visibles que bien après la pose, en cas de contraintes thermiques particulières dues à un joint périphérique non étanche ou à des fissures dans le verre. Il faut alors généralement remplacer entièrement le vitrage concerné, ce qui implique un temps de travail supplémentaire et, surtout, des coûts additionnels que l’entreprise de construction de fenêtres et de façades doit souvent supporter elle-même.
Pour protéger au mieux le verre contre les dommages engendrés par son transport, le mieux est de planifier le travail en minimisant les déplacements et en évitant le plus possible les entreposages. Idéalement, le verre fonctionnel et isolant doit être monté juste après la livraison ; cela évite de chercher des solutions pour déterminer où et comment entreposer les vitrages. Malheureusement, un montage immédiat n’est pas toujours possible ; le constructeur métallique doit alors trouver une solution d’entreposage sûre et à l’abri tout en assurant une manutention appropriée dans l’atelier ou sur le chantier.
Assurez un transport sûr jusqu’au chantier
Lorsque des verres fonctionnels et isolants sont livrés directement sur le chantier par le fabricant ou l’entreprise de traitement du verre, on peut généralement compter sur un entreposage et une sécurisation du transport dans les règles de l’art. Le mieux est de conserver les vitrages jusqu’au montage sur les chevalets en A ou en L, dans les caisses ou dans les emballages de protection des arêtes. Il suffit alors de prévoir un sol propre et plan pour y déposer les unités de transport dans leur ensemble sans risque de basculement et de gauchissement du verre.
Si, pour des raisons d’organisation, le verre est d’abord livré à l’entreprise de construction métallique, cette dernière est responsable du transport ultérieur jusqu’au chantier. Le choix du véhicule de transport doit être fait en tenant compte du poids considérable des chevalets lorsque ceux-ci sont chargés. La charge doit en outre être sécurisée contre le glissement, même si son poids élevé peut donner la fausse impression qu’elle restera en place d’elle-même. De plus, en cas de freinage brusque, la masse importante peut générer des forces importantes. Les lattes ou sangles utilisées pour l’arrimage doivent être placées exactement au niveau des espaceurs au sein de la pile de verre. C’est le seul moyen d’obtenir une contre-pression suffisante et de protéger les verres contre la flexion.
Un soin particulier est requis pour le déballage des unités de transport après livraison ainsi que pour le transport et l’entreposage de chaque vitrage. Les différentes vitres ne peuvent pas être posées directement sur un sol dur, tel que du béton ou de la pierre, ni sur des angles ou des arêtes, et elles ne doivent en aucun cas être tirées sur le sol. Si les vitres doivent p. ex. être pivotées sur le lieu d’installation sans outils techniques, des contraintes trop fortes peuvent survenir au niveau des angles du verre. Une planification réfléchie assortie, au besoin, d’accords de chargement appropriés avec le fournisseur de verre permet d’éviter les manœuvres de rotation et d’exclure d’emblée les dommages qui en découlent.
« Un soin particulier est requis pour le déballage des unités de transport après livraison ainsi que pour le transport et l’entreposage de chaque vitrage. »
Veillez à un entreposage adapté
Si un entreposage est nécessaire sur le chantier, il est préférable de le faire sur les chevalets. Les chevalets en A ou en L assurent une perpendicularité entre la surface d’appui et la surface de pose. Dans le cas de grands projets de construction, il arrive qu’il n’y ait pas assez de chevalets à disposition lorsqu’il faut répartir tout de suite les vitres sur les différents étages, voire dans les différentes pièces.
Il arrive alors que l’on appuie les vitres contre un mur de manière inadéquate. Si cela s’avère inévitable, il faut veiller à conserver un support souple et des espaceurs entre les vitres. En cas de vitrages isolants constitués de vitres d’épaisseurs différentes, la vitre la plus épaisse doit toujours être posée vers l’intérieur, pour que l’essentiel du poids repose directement sur le support. La vitre plus fine et plus légère flotte, pour ainsi dire, dans l’air lorsqu’elle est inclinée et son poids sollicite le joint périphérique. Cela est particulièrement problématique avec le triple vitrage isolant, car seule la vitre orientée vers le mur est posée et l’assemblage périphérique est sollicité par la charge de deux vitres.
Protection contre le rayonnement solaire
De manière générale, le verre doit être stocké à l’abri des intempéries et au sec, p. ex. dans des locaux bien ventilés, idéalement fermés à clé pour éviter le vol et le vandalisme. Cela n’est pas toujours possible et il arrive que les vitres soient entreposées en extérieur.
Des précautions s’imposent alors pour éviter une exposition trop forte au rayonnement solaire. En effet, un échauffement trop important et inégalement réparti entraîne une contrainte thermique des verres, surtout lorsqu’ils sont empilés. Dans le pire des cas, cela peut entraîner des bris de verre ou endommager le joint périphérique. Le risque concerne surtout les vitrages de protection solaire et, de manière générale, les verres teintés. Même pour un entreposage de courte durée à l’air libre, il convient donc de recouvrir les piles de bâches ou de films clairs non transparents aux UV. De plus, le bord inférieur des vitres doit être protégé contre les projections d’eau et l’humidité permanente.
Sur le chantier, le verre doit toujours être transporté verticalement. Les vitres étroites mais longues sont particulièrement exposées au risque de bris, p. ex. lorsqu’un bord mesure moins de 60 cm de long et que le rapport entre les côtés est supérieur à 1:3. Avec de tels formats extrêmes et/ou lorsque l’on prévoit des conditions de transport difficiles sur le chantier (lorsque le déplacement des vitres en position horizontale est inévitable p. ex.), il peut être judicieux de prévoir un verre de sécurité précontraint (VPP) uniquement pour une question de manutention.
Utilisez des appareils de levage du verre
Comme l’architecture moderne fait la part belle aux vitrages toujours plus grands et plus lourds, de nombreuses vitres ne peuvent plus être posées manuellement. Une alternative consiste alors à utiliser des appareils de levage pour transporter les éléments en verre en toute sécurité et sans trop d’efforts. Ils permettent de positionner avec précision et d’installer en toute simplicité des vitres, voire des fenêtres complètes.
En matière d’engins de levage et de transport à ventouses, il existe de très nombreuses variantes et niveaux de performance. La version la plus simple est le chariot manuel, qui permet à une seule personne de déplacer des vitres grandes et lourdes. Les appareils un peu plus sophistiqués disposent d’un bras de levage à commande manuelle qui n’a rien d’extraordinaire, mais qui permet tout de même le levage jusqu’à une hauteur de fenêtre normale.
Une autre possibilité consiste à utiliser une traverse à ventouses que l’on accroche à un engin de levage ou à une grue. Cela permet le levage à des hauteurs importantes, mais le positionnement final doit souvent être réalisé à la main. Le confort s’en trouve donc limité, mais, comme pour les appareils manuels, l’investissement demeure raisonnable.
Enfin, les palonniers à ventouses motorisés (également appelés manipulateurs à ventouses) permettent de déplacer, soulever et positionner horizontalement les vitres. Ils offrent une flexibilité totale pour les opérations de levage. Le choix de l’appareil dépend des situations habituellement rencontrées par l’entreprise sur ses chantiers. Les dimensions de l’appareil, les charges maximales autorisées et la hauteur de levage sont autant de paramètres à prendre en compte. Plus le confort d’utilisation est grand, plus l’investissement est élevé ; pour les montages occasionnels de vitrages de grands formats ou à des hauteurs importantes, mieux vaut donc envisager une location.
Placez les ventouses du bon côté
Qu’il s’agisse d’un dispositif manuel, d’une traverse ou d’un système de levage du verre performant, chaque dispositif de levage fonctionne avec des ventouses, dont la manipulation nécessite également le respect de certaines règles. Ainsi, pour les vitrages isolants présentant des épaisseurs de verre différentes, les ventouses doivent toujours être positionnées sur la vitre la plus épaisse et, par conséquent, la plus lourde. En effet, comme évoqué précédemment pour l’entreposage, la deuxième et, le cas échéant, la troisième vitre du vitrage isolant ne sont supportées que par le joint au moment du levage.
Le cas échéant, le revêtement des vitres doit aussi être pris en compte. Dans la plupart des cas, les verres à isolation thermique et à protection solaire modernes sont dotés d’un revêtement au niveau des emplacements intérieurs non problématiques. Dans certains cas exceptionnels, des revêtements antireflets ou des couches à effet autonettoyant peuvent toutefois se trouver sur la face extérieure. Ces verres ne doivent être manipulés qu’avec des gants et les ventouses ne doivent être placées que du côté opposé à la couche. Sinon, des ventouses parfaitement nettoyées et dégraissées ou des housses pour ventouses appropriées offrent une certaine protection. ■
Points principaux :
- Appuyer les vitres en position verticale sur un support souple de sorte qu’elles ne puissent pas basculer ;
- Soutenir la pile sur toute sa surface et sans gauchissement ;
- Utiliser des couches intermédiaires en matériau souple ;
- Pour le transport, ne pas poser les éléments vitrés sur des supports durs ni sur les angles et ne jamais les tirer sur le sol,
- Protéger la pile de verre de l’humidité et du rayonnement solaire intense ;
- Placer les ventouses sur la vitre la plus épaisse en tenant compte d’un éventuel revêtement extérieur.
Conclusion : évitez les dommages dus au transport
L’entreposage, le transport et le montage de surfaces vitrées exigent certaines précautions et il convient d’en informer régulièrement les collaborateurs. Le respect des règles permet de transporter les vitrages jusqu’au chantier et de les installer sans les rayer, sans endommager leurs arêtes et sans les briser. Compte tenu de la qualité actuelle des verres fonctionnels et isolants, le bris de verre ne peut faire l’objet d’une réclamation. Indépendamment de la question de la faute, devoir commander un nouveau vitrage en raison d’un bris de verre est toujours une source d’énervement et une perte de temps. Il se peut que le vitrage de remplacement provienne d’un autre lot, ce qui peut entraîner des différences de nuances ou d’aspect dans le cas de verres fonctionnels modernes.