Escaliers et balustrades

La maîtrise de l’exceptionnel

Texte : Iris Diem / photos : maître d’ouvrage et SWM

Le travail réalisé par SWM Metallbautechnik AG se résume en un mot : exceptionnel. La planification au sein de l’équipe internationale sortait déjà de l’ordinaire. Les spécialistes en construction métallique de Biglen se sont réunis sur écrans avec le constructeur d’escaliers de la région de Rome, l’ingénieur de Manchester et les deux architectes de Paris et Genève. Au cours de la réalisation, SWM a trouvé des solutions idéales pour des défis remarquables en construction métallique. Les travaux ont été achevés en avril 2021 et le magasin a été inauguré en mai.

 

Ossature pour un escalier de forme libre

Réalisé en terrazzo poncé et poli, l’escalier de forme libre d’environ huit mètres de haut qui s’élève en tournant est l’élément architectonique phare du magasin. Mais sa conception, sa fabrication et son montage ont constitué un défi non négligeable pour les constructeurs métalliques. Il a fallu faire preuve de beaucoup d’innovation et déployer toute l’expérience requise pour concilier la forme libre particulière de l’escalier, dont le tracé se rapproche d’un « S » allongé, les rayons variables, les marches en partie en porte-à-faux ainsi que les formes spéciales et les armatures en fibres synthétiques.
Pour cet escalier, SWM a construit une ossature d’environ trois tonnes en poutres RHS, profilés HEB et tôles pliées avec des tolérances totales de maximum +/- 3 mm. Le plan de la construction a été gravé sur tôle pour le prémontage et réalisé au moyen de ce gabarit à l’échelle 1:1 en usine, à Biglen. Le montage final, optimisé au niveau du temps, a été réalisé en segments avec un engin de levage spécial de l’entreprise SWM. L’ossature a été ancrée dans le sol et au plafond, et trois poteaux servent en plus de supports de plafond.
  

 

 

« Mais sa conception, sa fabrication et son montage ont constitué un défi non négligeable pour les constructeurs métalliques. »  

Balustrade ornementale « flottante » avec main courante en bois

La balustrade et ses 104 éléments d’ornement ont été conçus sur une plate-forme de conception en 3D avec les architectes de Paris et Genève. Il a fallu une centaine d’heures de travail pour fraiser ces différents éléments d’ornement dans des tôles en inox de 30 mm d’épaisseur à l’aide de machines CNC. La liaison entre la balustrade et l’escalier s’est avérée très complexe. Comme les éléments d’ornement et leur surface d’appui suivent précisément le tracé de l’escalier, ceux-ci ont été mesurés et dessinés sur place sur le limon à l’aide d’un laser 3D. Le percement précis pour insérer et coller la broche ronde à travers la pierre dans le limon en béton dur a été réalisé avec un foret-couronne à diamant. Le profilé de fixation continu de la main courante en bois dotée d’une rainure longitudinale a été cintré sous une forme libre pour s’adapter au tracé de l’escalier et soudé aux éléments d’ornement. La main courante en bois a elle aussi été courbée au préalable selon un gabarit et mise en place selon une forme précise avant d’être brossée et peinte.

Polissage final et peinture spéciale

Tous les éléments d’ornement en inox ont été polis et brossés de tous les côtés. Pour le traitement final avec une peinture spéciale, l’entreprise SWM de Biglen s’est temporairement transformée en « laboratoire de peinture et de chimie ». Sur la base de la formule du constructeur du magasin, les spécialistes en métal ont acheté et mélangé eux-mêmes les composants de la peinture.

 

150 mètres courants de profilés en laiton dans le sol

L’exceptionnel se cache aussi dans les petits détails : dans le magasin zurichois, des anneaux en laiton ovalisés ont dû être intégrés au sol à six endroits pour le sertissage de tapis et de sols en parquet. Un profilé plat allié de 20 x 5 mm posé de chant a été utilisé pour ces anneaux en laiton. Les éléments ovales avec cercles et intersections intégrés ont été planifiés avec les architectes de Paris et Genève. Le montage de ces profilés ornementaux (150 mètres courants au total) a été réalisé sur le sol brut selon des indications d’axes et de cotes avec une tolérance de +/- 1 mm. La position des éléments sur le sol devait coïncider avec la frise du plafond, et les arrondis des bandes de laiton devaient correspondre aux éléments préfabriqués du sol en parquet incrustés ultérieurement ainsi qu’être coordonnés aux hauteurs de sol spéciales et aux différentes sections. ■