Expérience et savoir-faire combinés à la technologie
Soudage / entretien
Les postes de soudage modernes sont beaucoup plus performants et efficaces et sont même capables d’apprendre. Mais rien ne vaut le savoir-faire et l’expérience d’un soudeur chevronné. Sebastian Feiler, responsable de la production chez Huhle Stahl- und Metallbau, en est convaincu et nous en dit plus dans cet entretien.
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Soudage / entretien
Expérience et savoir-faire combinés à la technologie
Première publication M&T Metallhandwerk & Technik
Les postes de soudage modernes sont beaucoup plus performants et efficaces et sont même capables d’apprendre. Mais rien ne vaut le savoir-faire et l’expérience d’un soudeur chevronné. Sebastian Feiler, responsable de la production chez Huhle Stahl- und Metallbau, en est convaincu et nous en dit plus dans cet entretien.
Monsieur Feiler, quels sont vos critères pour choisir un procédé de soudage de l’acier ?
Comme l’acier peut être soumis à n’importe quel procédé, hormis le soudage MIG, le choix dépend de facteurs tels que l’emplacement, le temps disponible et la tâche à réaliser. S’il faut aller vite, on misera sur le soudage MAG. Il autorise aussi de « grands » volumes de soudures en une seule opération et fournit de bons résultats, quelle que soit l’épaisseur du matériau. Comme les postes MAG sont plutôt grands et que le soudage doit se faire au calme, une utilisation sur chantier n’est pas toujours possible. En outre, l’acier doit être blanc et propre.
Le soudage TIG est idéal pour des cordons de soudures très propres sans projections ; il est utilisé pour l’acier chrome nickel et pour la construction de conduites. Il autorise des épaisseurs de cordons très fines, pour des résultats filigranés et précis. Les petits postes fonctionnent en 230 volts et sont donc très polyvalents. Le soudage TIG nécessite aussi des aciers très propres. En revanche, c’est un procédé assez lent et le produit d’apport doit toujours être amené à deux mains.
Le soudage le plus modulaire s’effectue avec une électrode, tant en atelier que sur chantier. Les postes sont compacts et fonctionnent en 230 volts. Désormais, certains fonctionnent même sur batteries. En outre, ce procédé ne nécessite pas de gaz de processus. Il convient à n’importe quel acier et permet aussi de traiter des métaux moins purs. Mais comme la longueur de l’électrode limite la longueur du cordon de soudure, le soudeur doit toujours recommencer, ce qui rend la procédure relativement lente.
Est-il vrai que les postes ont connu une évolution fulgurante ?
Oui, depuis les années 90, l’évolution est comparable à celle du téléphone à cadran vers le smartphone. Globalement, les postes sont devenus plus petits, plus légers, mais aussi plus performants.
Vu toutes les possibilités qu’ils offrent, une initiation poussée est de mise pour exploiter toutes leurs capacités. Ainsi, de nombreux postes offrent des impulsions différentes, ce qui accélère le soudage, limite les projections et permet une puissance de fusion élevée. Avec des arcs spéciaux pour matériaux fins, soudage sur chanfrein étroit, de racine ou en montant, les postes disposent de réglages prédéfinis facilement utilisables par le personnel de soudage. En outre, l’indication du type de cordon, du matériau et de son épaisseur permet de déterminer les paramètres de soudage pertinents. Les postes sont programmables et peuvent, tout comme les torches, être régulés à distance.
Le soudage en lui-même se déroule mieux, entre autres parce que les arcs se contrôlent plus facilement et que des arcs spéciaux permettent une prise plus profonde de la racine. Les postes « participent à la réflexion » et aident à éviter les erreurs classiques telles que les cratères d’arrêt ou les défauts de liaison.
Seuls ces appareils modernes sont encore en service ?
Il existe toujours des installations « simples » pour des tâches simples. Une chose est importante : pour utiliser efficacement les postes modernes, les professionnels doivent s’intéresser activement à la technologie et se l’approprier, avoir l’envie d’essayer des choses et de voir ce qui fonctionne le mieux et dans quels cas.
La technologie CNC joue-t-elle un rôle ?
Les nouvelles technologies sont étroitement liées à la numérisation. Tel un ordinateur, un poste de soudage doit aujourd’hui être régulièrement mis à jour pour que l’installation « apprenne » constamment de nouvelles fonctions. La documentation est beaucoup plus simple qu’auparavant, les machines enregistrent la consommation de gaz, de fil et de courant, les temps de soudage et fournissent de suite une analyse des erreurs.
Si une instruction de soudage est consignée dans le poste, les paramètres en lien avec la commande peuvent à nouveau être consultés. Une machine utilisée par plusieurs personnes peut être configurée selon les besoins de chaque utilisateur. Enfin, les installations modernes communiquent avec les appareils annexes : table tournante, tracteur, robots.
« Tel un ordinateur, un poste de soudage doit aujourd’hui être régulièrement mis à jour pour que l’installation ‹ apprenne › constamment de nouvelles fonctions. »
Le soudage est donc devenu plus rapide et plus sûr. Mais quelle est encore l’influence de l’opérateur ?
Malgré toute cette technologie, un soudeur bien formé et expérimenté reste indispensable. Connaître les bons réglages, le fonctionnement de l’installation et le comportement des composants permet de produire rapidement et à un haut niveau de qualité de petits lots usuels, même dans la construction métallique. Sans spécialistes qualifiés, disposer du meilleur poste n’a que peu d’utilité.
Cela vaut aussi la peine de recourir à un professionnel lorsque le nombre de pièces est élevé, même si un robot peut se charger de nombreuses tâches. Au départ, il faut régler correctement les paramètres de soudage et indiquer aux collègues comment procéder. Cela devient complexe lorsqu’une instruction de soudage est requise pour chaque élément. Celle-ci doit alors être rédigée et, généralement, confirmée par des essais de procédé. C’est malheureusement la tendance actuelle, car cela signifie davantage de sécurité. Mais même sans ces indications, un bon soudeur saurait comment obtenir un bon résultat. ■
Agrandissez le chanfrein
Sebastian Feiler conseille : « Pour les cordons en demi-V, en demi-Y ou en V, il est conseillé d’agrandir légèrement les chanfreins par rapport à ce qui est requis sur le plan statique. Cela limite le travail de ponçage par la suite, car sur de petits chanfreins, il y a souvent davantage de métal de soudage qui dépasse. De manière générale, il est bon de réfléchir au chanfrein, à l’angle, à la position de la pointe et, par conséquent, à la distorsion.
Le dialogue entre le département de construction et le soudeur est important, y compris quant aux performances de la machine. »